502e ; 521e & 510e REGIMENT de CHARS de COMBAT

1925 - 1929 : SYRIE - TROUPES DU LEVANT 1925-1929

1939 - 1945 : 805e BATAILLON TELEGRAPHIQUE (PTA 820 - Ve ARMEE)

 

A. Gaston Mainfroi

[1903 Castelnau de Montmiral (81) – 1992 Toulouse (31)]

 

ANDRIEU Gaston 502°

- Bureau de recrutement d’Albi / Classe 1923 -

10/05/1923 (20 ans) : engagement dans l’armée (Cavalerie) comme Chasseur de 2e CLASSE à la 1e Compagnie du 502e Régiment de Chars de Combat (ANGOULÊME / Quartier Bossut - CDC : Lieutenant-colonel DUFOULON).

10/11/1923 : nommé CAPORAL.

10/04/1924 : nommé SERGENT.

 

Septembre 1925 à Juin 1926 : Armée du Levant (Pays de la côte orientale de la Méditerranée).

 - Le 502e RCC gagne MARSEILLE pour être embarqué avec tout son matériel à destination de BEYROUTH pour être incorporé à l'Armée Française du Levant (30 chars - 150 soldats à 4 sections de 6 chars).

► 1 - 9 Septembre 1925 : départ de MARSEILLE dans le cargo norvégien "Ténériffa" (1921-1941 coulé par attaque aérienne). Arrivé le 9 Septembre.

             - 9/09/1925 : direction DAMAS (Gare DHP : Damas-Hama et Prolongement) en train puis la caserne Hamijels (ou Hamidich - ancienne caserne turque). Elle est la seule compagnie blindées du Levant.

              - 21/09/1925 : direction la Citadelle de SOUEIDA dans l'objectif est de libérer les derniers survivants français. Un tract appelant à la capitulation est lancé par les avions.

             - 22/09/1925 : rassemblement à EZRAA (gare sur la ligne du chemin de fer du HEDJAZ) avec l'infanterie (tirailleurs algériens et tunisiens, légion étrangère), la cavalerie (spahis marocains et de Tcherkesses), de l'artillerie de campagne, de l'artillerie de montagne (canons de 90 courts démontables chargés sur des mulets), l'aviation, des chameaux. La colonne passe par Umm Walad et Ashaha, totalement désertés par leurs habitants.

             - 23/09/1925 : accrochages avec les Druzes la journée et la nuit (bataille pour la prise de Tall Al-Hadîd, à 10 kilomètres de SOUEIDA, qui oppose la colonne à quelque 2000 Druzes. Vers 15h30, la ville est prise et les Druzes se retirent vers SOUEIDA).

             - 24/09/1925 : décès au réveil d'un des soldats de la compagnie pour des raisons inconnues.

Arrivée dans le DJEBEL DRUZE et sur les épaves de l'ancienne colonne MICHAUD (carcasses de camions incendiés, ossements blanchis d'hommes et d'animaux, squelettes humains. Pas de traces de vêtements, ni de barda, emportés par les Druzes).

 La colonne repris sa marche pour arriver enfin à SOUEIDA à 8h30, où on apercevait la citadelle avec son toit de tuiles rouges. Les Druzes ne manifestèrent pas une grande résistance, fidèles aux règles de la guérilla, ayant préféré décrocher, les forces étant bien trop inégales. A l'arrivée de la colonne, 16 officiers, 701 hommes et 56 animaux s'y trouvaient. Au cours du siège, la garnison de SOUEIDA avait perdu 2 officiers, 21 hommes et 57 animaux.

Les effectifs de la colonne et de la garnison réunies s'élèvent alors à 7000 hommes et 3000 animaux.

Départ de la Citadelle minée par le Génie. La colonne est maintenant sur le chemin du retour, quelques accrochages, des fusillades, mais rien de grave. Passage par EZRAA et enfin retour à DAMAS.

 

► Septembre 1925 : citation à l’ordre du Régiment (Sergent à la 1e Cie du 502e RCC).

Chef de demi-section qui s’est particulièrement signalé par ses qualités de combattant et de technicien au cours des opérations des 24 et 25 septembre, gardant toujours la liaison avec son chef de section et malgré le terrain couvert d’obstacles qu’il avait à traverser ; a permis ainsi un nettoyage méthodique des jardins de Soueida fortement tenus par l’adversaire.

 Campagne de Pacification :

- 01/10/1925 : première étape, le village de Hamad Al-Attrash, Irâ.

- 04/10/1925 : le village de Rassâs est enlevé après combat.

- 07/10/1925 : direction Tla'la. Un sévère combat d'arrière-garde l'oppose aux 3000 Druzes. Passant par Kanâkur et Aslaha, la marche est longue et difficile.

- 08/10/1925 : Mazra'a est atteinte à 10 heures. Sans réserves de vivres, la colonne décide de regagner dans la nuit même Musayfara.

09/10/1925 : l'armée française quitte le Djebel Druze et se retire dans des positions fortifiées le long des frontières du Djebel, à Azra'a, Ghazâla, Darâ'a, Basrâ et Basr Al-Harîrî.

 

► Septembre à Octobre 1925 : Sergent avec Citation à l'Ordre de l'Armée n° 500 avec Croix de Guerre (5e Compagnie du 521e RCC).

Sous le commandement de son chef, le Lieutenant NANOT, a pris part aux colonnes du DJEBEL-DRUZE et à toutes les opérations dans la ville de DAMAS et ses environs (Par le Général Commandant Supérieur des Troupes du Levant GAMELIN).

19/10/1925 : arrivée à DAMAS.

► Février 1926 : citation à l’ordre de la Division avec Croix de Guerre (Sergent au 521e RCC)

Chef de demi-section remarquable de bravoure et d’allant. A participé brillamment à tous les engagements de la région de Damas et s’est particulièrement distingué les 15 et 17 Février. Blessé en plein combat, à continué à combattre jusqu’à épuisement. Il fut blessé à la poitrine par des éclats de balle dans son char (balle ayant auparavant traversé l'oreille de son canonnier !) à Méidan. Il a refusé de se faire rapatrier.

 

► 17  Février au 30 Mars 1926 : convalescence à l’Hôpital pour plaie par balle au thorax et bras gauche.

 - 25/04/1926 : 2e Prise de Soueida après 6 heures de combats sous le commandement du Général ANDREA. L'Armée française déplore 84 soldats tués, dont 9 officiers et 310 blessés.

►  25 Avril 1926 : sa compagnie est distinguée de la Fourragère des Théâtres d’Opérations Extérieures (T.O.E). Unité d’élite de Chars de Combat qui, sous les ordres du Lieutenant NANOT, a participé à plus de cinquante engagements depuis le mois de Février 1926. Se jouant des difficultés du terrain, n’hésitant pas à s’engager sans soutien de l’infanterie et à prendre à son compte les missions lointaines. S’est tout particulièrement distinguée le 25 Avril pour la prise de Soueida.

3e Campagne de Pacification :

-  03/06/1926 : bataille importante à Umm Rummân, oppose plus d'un millier de Druzes à L'Armée française, sans arriver à contenir l'avancée de la colonne.

- 04/06/1926 : à midi, la ville de Salkhad, située à 1400 mètres d'altitude, est prise.

  

 ► Juin 1926 : Citation à l'Ordre de l'Armée n° 650 avec Croix de Guerre (5° Compagnie du 521e RCC / Sergent / (Par le Général Commandant Supérieur des Troupes du Levant GAMELIN).

Sous-Officier dont la bravoure et l’audace se sont confirmées une fois de plus au cours des combats des 2, 3 Juin 1926. A fait preuve ces jours-là d’une intelligence combative remarquable, tirants aux moments opportuns et avec précision sur des groupes d’ennemis, n’hésitant pas à descendre de son appareil ; pour le guider sous le feu.

Le 3, n’a pas hésiter à monter seul sur un piton au nord d’Hanz, dans un terrain hérissé d’obstacles, sa mission remplie et voyant un char de sa section en panne, est venu à son secours de sa propre initiative, fonçant sur l’ennemi qui menaçaient d’encercler ce char, en tuant deux, à bout portant et ne s’est retiré qu’après avoir tiré son dernier obus, ayant contribué largement au dégagement de l’équipage et des ouvriers qui défendaient le char.

► 19, 20 et 21 Juillet 1926 : sa compagnie s’est distinguée dans la Ghouta, où elle a apporté aux colonnes marchant concentriquement sur Damas, l’aide la plus efficace, engageant son personnel et son matériel, avec la plus extrême bravoure, et les plus heureux résultats.

[Le 521° RCC est dissous en 1927 et donne naissance à deux bataillons autonomes, le 61° Bataillon de Chars de Combat (BCC) à Bizerte et le 63° BCC au Levant.]

Décoré de la Médaille Militaire par décret en date du 21 décembre 1926 (Journal Officiel du 31/12/1926)

► 26/05/1927 : rapatrié une premiere fois en FRANCE pour fin dé séjour.

► 10/11/1927 : autorisé à accomplir un nouveau séjour au Levant.

► 01/07/1928 : nommé à l'emploi de Fourrier.

► 1928 : le Sergent A. Gaston est admis dans le Corps des Sous-Officiers de Carrière par le Général Commandant Supérieur des Troupes du Levant au sein du 63e BCC.

            ► 28/12/1929 : rapatrié pour fin de séjour.

- Service au 510e RCC à NANCY de 1930 à 1934

  1931 : le Sergent-chef A. Gaston reçoit le certificat d’aptitude à l’emploi de chef de Section (2° Brigade de Chars de Combat (NANCY) - 4e Compagnie du 510e RCC.

- Service dans le Génie à NANCY.

 1934 : Adjudant du service du GENIE. Mis à la disposition du Général commandant le Génie de la 20e Région. Affecté à la Chefferie du Génie de Nancy (Rayé des contrôles du 510e RCC).

- Service dans le Génie à TOULOUSE.

 1937 : disposition du génie de TOULOUSE (Centre Mobilisateur du Génie n°48 basé à Toulouse - 17° Région Militaire).

            Le Président de la République Syrienne décerne au Sous-lieutenant A. Gaston, le titre d’honneur syrien de Catégorie 4 (Bronze) en situation de ses hauts services.

 1938 : Nommé ADJUDANT-CHEF du service du Génie.

- 1939-1945 (2nd guerre mondiale) -

► 18/02/1940 : affecté au Parc de Transmission (PTA) de la 5e Armée comme sapeur-télégraphiste (les transmissions faisaient parties du Génie jusqu'en 1942). Fonction de gérant du PTA n° 820 (Parc de Transmissions de la Ve Armée au sein du 805e bataillon télégraphique).

5e armée : Groupe d'Armée n°2 (Réserve) composé de la 3°, 4° et 5° Armée (Général BOURRET).

            13/06/1940 : replié avec le 1er échelon du Parc des Transmissions, quitte le PC de la 5e Armée à SAVERNE (67). Ils partent vers DIGOIN (Bourgogne) en passant par DARNEY (Vosges).

Général BOURRET : "c'est en présence de cette situation que j'ai décidé de ne pas rejoindre le poste qui m'était assigné sur la Loire [suite à l'ordre de repli de WEYGAND] et de rester au milieu de mes troupes. J'ai renvoyé vers l'arrière un officier de confiance (Capitaine Robelin) avec les archives de l'Armée et je me suis mis aux ordres du général CONDE, plus ancien, à qui revenait la tâche douloureuse de prendre le commandement de trois armées allant à leur destruction"

            17/06/1940 : passe sous les ordres du Général DUMONTIER, commandant les éléments repliés de la 5e Armée (le Général BOURRET est fait prisonnier le 25/06 à Gérardmer).

            23/06/1940 : arrivé au camp du LARZAC (22/06 : l’armistice entre la France et l’Allemagne est signé).

            03/07/1940 : rejoint le commandement du parc à SAINT SOZY (Lot).

            05/08/1940 : affecté au groupe de Transmissions n° 5 de TOULOUSE.

            18/10/1940 : affecté à la Direction du Génie de TOULOUSE.

            15/11/1940 : en congé d'Armistice avec emploi.

► 25/06/1943 : nommé adjoint de 3e Classe.

► 27/08/1944 : mis en disponibilité.

► 26/06/1945 : rayé des contrôles de la Direction du Génie de TOULOUSE.

 

 1946 : promu au grade de Lieutenant d'Active puis Capitaine du Génie.

            30/04/1946 : Rayé des Cadres d'Active et nommé dans les cadres des Officiers de Réserve avec le grade de Lieutenant.

 1953 : promu au grade de CAPITAINE de réserve.

►  5 Janvier 1956 : le Capitaine A. Gaston est nommé CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR.

(il n'a jamais voulu la portée car, pour lui, on l'a donné à tout le monde).

  08/04/1964 : atteins par la limite d'âge de son grade (61 ans), rayé des Cadres des Officiers de Réserve de l'Armée de Terre et admis à l'honorariat (conserve son grade) de son grade.

Membre de l'A.C.R.U., organe de l'Association amicale des anciens Combattants du Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (périodique de liaison, d'information et de documentation, Paris).

Ingénieur au Service des Travaux de la reconstruction sur TOULOUSE (31).

- Chevalier de la Légion d'Honneur.

 - Médaille Militaire.

- Croix de Guerre avec 2 palmes et 2 étoiles.

- Médaille des Blessés

 - Médaille Commémorative des Opérations en Syrie et Cilicie.

- Médaille d'honneur de l'ordre du Mérite Syrien.

  

 

 Syrie : La révolte arabe et le mandat français

Un sentiment national arabe naît à Damas, à Beyrouth et en Palestine dans les années 1910 et s’incarne dans la « révolte arabe » contre les Turcs de 1916-1918 (aux côtés des Britanniques), et dans le Congrès nationaux arabes de Damas (1919-1920).

Mais les accords Sykes-Picot (16 mai 1916 : accord secret franco-britannique relatif au démembrement et au partage entre les Alliés des provinces non turques de l’Empire ottoman (Syrie, Palestine, etc.)) ont délimité les zones d’influence de la France et de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient.

En 1920, Faysal Ier, élu roi de Syrie, est chassé par les Français. La France exerce le mandat (territoire dont l’administration était confiée à une puissance étrangère) que lui a confié la S.D.N. (Société des Nations : organisme crée en 1920 entre les États signataires du traité de Versailles, pour développer la coopération entre les nations et garantir la paix et la sécurité) sur le pays de 1920 à 1943.

Le mandat français sur la Syrie se divise en 4 États : les sandjaks de Damas, d'Alep, l'État alaouite et l'État du Djebel Druse. En 1920, le Général Gouraud forme la Fédération syrienne, qui regroupe Damas, Alep et l'État alaouite, sans le Djebel Druse.

En 1925, le Djebel Druse s'insurge grâce au Sultan Pacha-El-Atrache. Le Général Sarrail y est chargé de rétablir l'ordre français.

Elle y établit à partir de 1928, une République syrienne (avec Damas et Alep), une République des Alaouites et un État druze.

 

Réduite de moitié par la démobilisation et les économies budgétaires entre 1919 et 1929, l'armée française est alors répartie en 3 blocs : France métropolitaine (et zone d'occupation en Allemagne jusqu'en 1930), Afrique du Nord et Levant (Colonies : c'est ici qu'il combattra). Recrutée par le service obligatoire et le volontaria, elle continuera à combattre sur les théâtres d'opérations extérieurs du Maroc et du Levant jusqu'en 1934.

 

Chronologie Militaire Syrie :

Juin 1920 → Intervention de l'armée française ; bataille de Maissaloun.

25 Juillet → Les Français entrent à Damas.

 

18 Juillet 1925 → Eclatement de l'insurrection des Druzes de Syrie. La révolte des Druzes vint interrompre la relative tranquillité. La moitié méridionale de cette région souffre des exactions menées par des brigands qui pillèrent de nombreux villages et massacrèrent les habitants. Ces groupes très mobiles portèrent leurs efforts sur Damas. Parmi les faits les plus marquants de cette époque, citons les combats de Messifré et Rachaya en 1925.

 

12 Août 1925 → En Syrie, une compagnie de soldats français est massacrée par des rebelles Druzes. La rébellion s'étend. Une expédition punitive est battue par les rebelles. Le Général Sarrail communique les pertes: 115 tués, 385 blessés et 432 disparus. Il demande du renfort.

Septembre → 15 000 hommes sont envoyés en renfort. Le Général Gamelin est nommé à la tête des troupes d'occupation.

 

Juillet 1926 → Les troupes françaises réduisent les derniers rebelles en Syrie près de Damas. Ce sera la fin des opérations militaires mais l'état de siège ne sera levé qu'en 1928.

 

Août 1926 → Sous l'autorité du général Gamelin, les troupes françaises, très peu nombreuses, rétablissent la situation.

Pratiquement jusqu'en 1939, des opérations de police furent nécessaires pour maintenir un calme relatif dans cette région du Levant. Cette période fut consacrée à la réalisation de grands travaux de routes et de pistes.

 

Maurice GAMELIN :

(20 septembre 1872 - 18 avril 1958)

Après la guerre de 14-18, le Général Gamelin devient chef de la mission militaire française au Brésil où il y rend de grands services. En décembre 1924, il rentre en France, malade.

Le 2 septembre 1925, il part pour la Syrie comme commandant des troupes du Levant, adjoint du Général Sarrail. Il gagne de brillants succès militaires qui contribuent à redresser la situation fragile de la France.

En 1928, il est Général de corps d’armée et grand officier de la Légion d’Honneur, mais des voix contre lui montent, comme celle du haut-commissaire de la France au Levant, Henri de Jouvenel, qui préfère le Général Billotte. Pourtant, en février 1929, il reçoit le commandement du 20ième corps d’armée. L’année suivante, il revient à Paris, où il est sous-chef d’état-major général, sous les ordres du général Weygand. Il rentre alors dans les sommets de la hiérarchie militaire française.

 

  PHOTOS    SOMMAIRE